La maison aux orangers de Claire Hajaj

Je ne sais pas vous, mais moi, chaque année, j’aime garder un œil sur les sélections proposées dans le cadre des prix littéraires. Et cette fois-ci, j’ai jeté mon dévolu sur La maison aux orangers de Claire Hajaj, roman sélectionné dans la catégorie littérature du Prix des lecteurs du Livre de Poche 2019.

 Résumé

Jaffa, Palestine, 1948. Salim attend impatiemment le jour de ses huit ans. Enfin, il va pouvoir accompagner son père pour la cueillette des oranges, symbole du passage à l’âge adulte. Mais il n’aura jamais cette joie : la guerre israélo-arabe débute et sa famille est obligée de fuir en laissant derrière elle la maison et les orangers.

Sunderland, Angleterre, 1959. Judit, douze ans, doit préparer sa Bat Mitsvah. Elle voudrait pourtant oublier son prénom trop connoté, le poids écrasant du passé familial, hanté par les pogroms russes et les camps allemands, et elle se jette à corps perdu dans la natation.

Londres, swinging sixties. Lorsque leurs chemins se croisent, Judit et Salim tombent follement amoureux. Comment réussir à imposer leur histoire ? Parviendront-ils à surmonter les embûches qui les attendent ?

Mon avis sur cette lecture

Un sujet politique délicat mêlé à une histoire d’amour vouée aux complications. Quand on est une lectrice portée sur le dramatique, c’est difficile de résister !

Avant tout, je veux souligner la maîtrise avec laquelle Claire Hajaj traite son sujet et ne prend jamais parti. Il faut dire qu’elle connaît le conflit israélo-palestinien intimement : elle a elle-même grandi entre ces deux cultures et travaille pour l’ONU en zones de guerre. L’auteure est donc particulièrement concernée et cette expérience se ressent à la lecture.

C’est une belle lecture qui tient ses promesses. Mais je n’en suis pas totalement satisfaite et je vous explique pourquoi.

La plume de l’auteure est vraiment le point fort de ce roman. Elle est très délicate, chacun des mots est habilement choisi pour transporter le lecteur : l’orangeraie se dessine, la Tamise étreint et le soleil du Koweït brûle.

En alliant sa connaissance de ce partage culturel et son écriture élégante, elle évoque avec pudeur les épreuves de ce couple. Et elle met à nu leurs émotions en traitant du poids du passé et des désillusions. Aucun doute, j’ai adoré découvrir l’écriture de Claire Hajaj.

« Un amour pur, qui donnait tout et n’exigeait rien en échange. »

Mais ce roman a aussi certaines faiblesses : la lenteur de certains passages et le manque de profondeur dans la construction de l’histoire d’amour. J’ai eu l’impression qu’elle ne se fondait que sur l’opposition des racines culturelles et j’aurais voulu plus d’intimité, moins de pragmatisme. Je regrette aussi les sauts dans le temps à chaque moment important. Comme ci j’étais mise à l’écart, cela m’a déstabilisée.

Malgré ces petits désagréments, Claire Hajaj livre un roman historique parfaitement documenté sur ce conflit. Livrée par une auteure profondément humaine et touchante, La maison aux orangers est une lecture qui prône la tolérance et l’espoir.

Publié aux éditions Les Escales.

Comments

  1. La Crapelette Répondre

    Je note ce titre !

    • Jessica Répondre

      J’espère qu’il te plaira ! =)

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