Redemption Road de John Hart

En quelques lignes de Redemption Road, j’ai compris que j’étais bonne pour abandonner homme et chat. Pendant 36 heures, je n’ai vécu que pour ce roman d’une profonde noirceur. Vous avez compris l’idée ?

Redemption Road c’est une couverture intrigante et un résumé alléchant. Mais c’est surtout un thriller magistral. Vraiment. Avec ce roman de 700 pages, John Hart m’a prise en otage. Et c’est plutôt pas mal pour une première lecture n’est-ce pas ?


Redemption Road

Un garçon, une arme à la main, attend l’homme qui a tué sa mère.

Une inspectrice de police perturbée affronte son passé à la suite d’une fusillade meurtrière.

Après treize ans de prison, celui qui fut un bon flic se retrouve libre tandis que, dans la forêt profonde, sur l’autel d’une église abandonnée, un corps refroidit enveloppé dans un drap blanc…

C’est une ville au bord du gouffre. C’est le chemin de la rédemption.

On découvre des personnages plus cabossés les uns que les autres. Un gosse déboussolé par la soif de vengeance. L’ex-flic-ex-taulard qui rejoint le monde des vivants. Et la fille à papa après enlèvement et séquestration.

Ils gravitent autour d’Elizabeth, jeune flic profondément névrosée, mise à pied pour une potentielle bavure. Et l’on débarque au milieu de tout ça.

Seul constat possible : la vie a enclenché un mode « rouleau compresseur » sur tout ce petit monde. Sans compter bien sûr sur ce cadavre déposé sur l’autel à l’image d’un sacrifice. À l’image de ce qui s’est déjà produit il y a treize ans.


John Hart déroule son histoire captivante sans nous ménager. Il impose son rythme où chaque mot semble être exactement à la bonne place pour faire monter la tension. Son écriture est très addictive et d’une rare habileté : elle s’insinue dans votre esprit et ne vous quitte plus comme un mauvais rêve.

Vous croyez avoir compris une partie de l’énigme ? Détrompez-vous parce que Redemption Road est à l’image des poupées russes : chaque intrigue conduit à une autre, puis à une autre, puis encore une autre, sans qu’aucune ne soit jamais superflue.

Que s’est-il passé au sous-sol ? Que s’est-il passé il y a treize ans ? Quels secrets valent la torture ? 

Par son ambiance oppressante, ce thriller est un pur roman sensoriel. À chaque page, j’ai eu l’impression de m’enfoncer un peu plus dans l’obscurité. Comme ci j’étais aspirée dans un tourbillon de noirceur et de stress où je pouvais sentir le poids de ces vies balafrées sur mes épaules.

Et je me suis attachée à Elizabeth parce qu’elle est celle qui essaie désespérément de sauver tout le monde. Mais elle ne comprend pas qu’elle doit d’abord se sauver elle-même.

Si violences et secrets douloureux (mais pas que) bien enterrés sont le fil conducteur de ce roman, il est aussi une magnifique illustration de la résilience. Sombre et lumineux à la fois, Redemption Road nous démontre que chaque décision, la plus insignifiante et égoïste qui soit, peut avoir une incidence catastrophique et transformer la vie du plus grand nombre.


Redemption Road est un thriller parfaitement opaque où la tension et le suspense restent indomptables jusqu’au dénouement.

Après une telle lecture, je rumine. Je ne lis plus et j’écris cette chronique en mâchouillant mes mots. Aucune description ne saurait être à la hauteur, je crois. C’est le genre de roman qu’il faut lire pour comprendre parfaitement.

Pour ma part, c’est un véritable coup de cœur pour Redemption Road et pour John Hart.

Deux jours plus tard, Elizabeth la faisait sortir, les yeux papillotants, du sous-sol d’une maison abandonnée. Les deux hommes qui l’avaient enlevée étaient morts – dix-huit balles dans le corps. Maintenant, voilà où elles en étaient : minuit, quatre jours plus tard et la chambre de la petite était toujours rose et douce, remplie de tous ses jouets d’enfant.

 

Première parution aux éditions JC Lattes, mon exemplaire est le format poche du Livre de Poche.

 

 

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