Madame S, une biographie par Sylvie Lausberg

Dans cette biographie publiée aux éditions Slatkine & Cie, l’historienne et psychanalyste Sylvie Lausberg nous emmène sur les traces de Madame Steinheil dite La Pompe Funèbre. Héritière de l’industrie française mariée à un peintre sans saveur, puis maîtresse de président, à la fin du XIXe siècle, Madame S s’est fait une place dans la lumière du Paris de l’époque.

En lisant Madame S, vous allez découvrir la vie tumultueuse d’une femme unique en son genre.

Madame S une biographie étonnante par Sylvie Lausberg

Dans ce livre, l’historienne brosse un portrait à deux visages.

Sur un premier plan, celui des tumultes de la IIIe république embourbée dans une Affaire Dreyfus qui oppose deux pans de la société. Mais aussi d’une époque où la presse jouit d’une toute-puissance qui semble sans limites. Dans cette biographie, Sylvie Lausberg décortique les rouages du pouvoir de l’époque avec objectivité et précision.

En parallèle, elle retrace la vie d’une femme d’influence peu connue. Car après avoir tutoyé la lumière, Madame Steinheil a volontairement cherché la discrétion.

Qui est la mystérieuse Madame S ?

Les femmes de l’Histoire française cachent bien des secrets. Et Marguerite Japy-Steinheil ne déroge pas à la règle. Fille de famille industrielle, son mariage avec un peintre de deux fois son âge ne la satisfait pas.

Quittant l’est de la France pour Paris après son mariage, Madame Steinheil cultive ses relations. Dans la maison familiale impasse Rosin, elle crée un rendez-vous hebdomadaire couru par le Tout-Paris de l’époque. C’est en côtoyant des intellectuels, des magistrats et des têtes couronnées qu’elle gravit les échelons pour se hisser dans les plus hautes sphères d’influence.

En plein tourbillon de l’Affaire Dreyfus, elle deviendra la maîtresse du président Felix Faure. Celle qu’on appellera par la suite La Pompe Funèbre sera la gardienne des plus intimes secrets de la politique. Mais la mort de son amant va la plonger dans l’obscurité.

D’abord cible de la presse, puis d’un maître chanteur, elle sera accusée, quelques années plus tard, d’un double meurtre.

Un travail de recherche complexe sous les jupons de l’Histoire

Sylvie Lausberg nous l’explique elle-même dans son livre, la bonne société a traîné cette femme dans la boue. Mais Madame S et son histoire sont sciemment entourées d’un flou artistique. Et dessiner l’itinéraire de cette vie fut long et délicat pour livrer une biographie pertinente.

Si la sphère politique a potentiellement brouillé certaines pistes, Marguerite Steinheil a également contribué à transmettre une image d’elle aux contours imprécis.

En effet, l’auteur a pu réaliser la lecture des mémoires que Madame S a rédigés en prison. Et il lui semble évident que Marguerite Steinheil a cherché à maquiller la vision qu’on pourrait avoir d’elle.

Certainement une façon de tronquer l’image de mante religieuse, de veuve noire ou de putain communiquée par la presse de l’époque.

La biographie de Madame S par Sylvie Lausberg est une lecture captivante et riche d’enseignements.

Entre le destin chaotique d’une femme qui ne voulait pas rentrer dans les cases de la société et l’Histoire politique française, l’auteur nous dévoile avec habileté certains secrets bien gardés. Et pose une véritable question : selon vous, de quoi était réellement coupable Madame S ?

Extrait de la quatrième de couverture Madame S de Sylvie Lausberg

C’est une histoire bien française. Le 16 février 1899, à l’Elysée, Félix Faure s’étouffe de plaisir dans les bras de sa maîtresse, une certaine Mme Steinheil. « Le président a-t-il encore sa connaissance ? Non, elle est sortie par l’escalier de service. » Clemenceau commente : « Il se voulait César, il ne fut que Pompée. » (…)

 

 

Et vous, vous en pensez quoi ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :