La Route de Cormac McCarthy

La route de Cormac Mccarthy est un grand classique du genre dramatique. Quel est donc ce roman qui soulève autant de sentiments partagés parmi la communauté Bookaddict ? Au premier abord, une déception…

La route

D’abord sur le fond, l’auteur nous envoie dans une ambiance post-apocalyptique, aux côtés d’un père et de son fils qui déambulent sur la route avec un caddie. L’univers qui les entoure est sombre, l’humanité a disparu et le danger rôde.

Ensuite, sur la forme, les paragraphes sont très courts et très nombreux. Il y a peu de dialogues « construits » (oui je sais d’habitude je ronchonne quand il y en a trop). Le rythme de ce roman est extrêmement lent et dénué d’artifices. L’auteur ne nous donne pas d’explications sur la cause de cette ambiance, ni les prénoms pour identifier « le père » et « le petit ».


J’attaque donc mon édition Points et je découvre un style narratif inédit pour moi. Le style d’écriture est très surprenant, presque déstabilisant, mais très intéressant. Puis je découvre les grandes lignes dessinées par l’auteur :

  • L’instinct de survie
  • La métaphore « porter le feu »
  • L’instinct animal qui prend le dessus dans ce contexte, au-delà de toutes les conventions d’une société disparue
  • La barrière très palpable entre le bien/ le mal, les gentils/ les méchants

Et je termine ce bouquin, avec un sentiment mi-figue, mi-raisin, car je me suis sentie plutôt indifférente à toute cette atmosphère pesante et à l’existence de ce duo. Le texte est tellement dénué de tout que je n’ai éprouvé aucun sentiment pour ce père et ce petit liés d’un amour sans bornes.

Est-ce que je suis passée à côté ? Possible. Tant pis, je passe à autre chose.


Et puis je réfléchis, pendant plusieurs jours et ça vient : Cormac Mccarthy est un génie !


En fait, tout est terriblement réaliste. Le rythme très lent illustre à merveille la récurrence, la platitude du quotidien dans un monde où la notion de temps a disparu. Il ne reste qu’une fuite perpétuelle, une recherche des besoins primaires pour la survie et l’absence d’échanges humains.

L’amour et le dévouement d’un père à son fils nous prennent aux tripes. Il le protège de toutes les façons et n’hésitera pas à utiliser des mesures extrêmes pour le préserver de la violence des autres. L’amour et le dévouement sans failles d’un fils à son père, qui lui rappelle que dans ce monde déshumanisé, il reste de l’espoir.

Voilà la force de La route de Cormac McCarthy, presque terne à la lecture, mais qui nous fait réfléchir, cogiter bien après l’avoir refermé pour laisser un souvenir indélébile. Après une toute première impression mitigée, voici mon Mea Culpa.


John Hillcoat a porté cette histoire à l’écran. J’ai vu cette adaptation formidable où la noirceur du monde, la violence et la profonde tristesse  dépeintes par l’auteur transpirent jusqu’au clap de fin. Grâce à ce film, le message de cette oeuvre littéraire de Cormac Mccarthy est mis à la portée de tous. Chapeau !

Comments

  1. Maned Wolf Répondre

    Beaucoup aimé aussi ! Je l’ai lu en anglais et mon niveau était un peu limite, alors je me souviens que j’ai eu quelques soucis de fluidité, mais l’atmosphère est captivante….

  2. Océane - Entournantlespages Répondre

    Je pense qu’il faudrait que je le relise, car je n’en garde pas un bon souvenir. Je me rappelle avoir trouvé ce récit terriblement lent et dénué d’intérêt. Mais ayant déjà essayer de lire d’autres livres de ce genre avec le même résultat, je me dis que c’est peut-être pas un style fait pour moi.

    • Le Carnet de Jessica Répondre

      Je suis d’accord sur la lenteur du récit. Si tu n’as pas du tout tout aimé, plutôt que de t’infliger une relecture regarde le film. Il est bien adapté (moins lent aussi) et très parlant sur le message de l’auteur. Il m’a personnellement bien aidé 🙂

  3. elea1688 Répondre

    Ni lu le roman ni vu le film … j’hésite à cause de la lenteur et de la noirceur de l’histoire.

    • Le Carnet de Jessica Répondre

      Franchement à la lecture, heureusement que c’est un roman court. C’est ce qui m’a fait tenir c’est que je ne voulais absolument pas passer à côté de ce classique. Par contre si tu essayes et que tu n’accroche pas, n’hésite pas à voir le film il est très bien adapté et la lenteur se ressent beaucoup moins à l’écran qu’à la lecture.

Et vous, vous en pensez quoi ?

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