La Perle & la Coquille . Nadia Hashimi

L’une est née au début du XXe siècle et son prénom signifie cadeau ; l’autre vit au cœur de la province afghane un siècle plus tard. Voici l’histoire d’une arrière-arrière-petite-fille et de son aïeule, aux éditions Milady.


Avec La Perle et La Coquille, Nadia Hashimi nous emmène d’une société où les femmes n’ont pas leur place en tant qu’individu libre. Nous suivons dans ce roman le destin douloureux et le quotidien empreint de soumission de deux femmes qui essaient d’exister tant bien que mal.

  • Skekiba, l’aïeule, dont le prénom sonne comme une malédiction, commence son existence dans une petite cellule familiale, riche d’amour et d’intérêts pour l’ensemble des membres, mais en marge du clan. Cette bulle de bonheur et de simplicité est négligée par le reste de la famille et attise les jalousies.
  • Rahima, la descendante grandit au cœur d’une famille principalement féminine. Le patriarche autoritaire, consommateur d’opium notoire, n’ayant pas donné naissance à un seul garçon, mais à une ribambelle de filles.

L’une comme l’autre (sur) – vivent dans ce pays dans des contextes extrêmement tendus qui reflètent l’instabilité politique chronique de l’Afghanistan.

Ce qui m’a plu avec La Perle et La Coquille, c’est l’immersion complète dans la vie de nos protagonistes que nous offre l’auteure et surtout la critique d’une société afghane profondément patriarcale où la modernisation est un terme inconnu et interdit.

Ce roman dénonce la condition féminine : la femme a un rôle secondaire ; c’est un être considéré comme inférieur à l’homme. Le plus souvent marié très jeune et de force à un inconnu pour certains arrangements, elle est assignée au foyer, aux tâches domestiques et l’éducation des enfants. La femme doit faire preuve de déférence envers son mari et les hommes en général ; elle n’intervient jamais dans la gestion économique du foyer et n’a pas son mot à dire non plus sur l’avenir de ses enfants.

Ce texte aborde une pratique culturelle peu connue, à savoir les Bacha Posh : des jeunes filles se travestissant en petit garçon. Ces enfants jouissent de plus de liberté et contribuent à lever la « honte » qui pèse sur les parents qui n’ont pas eu de garçon.

Sous prétexte qu’elles s’habillent en homme, elles obtiennent quasiment les mêmes droits alors que tout un chacun sait pertinemment qu’il s’agit d’une jeune fille. Finalement, l’apparence à presque plus de poids que le sexe, au sens anatomique du terme, véritable d’un individu. En voilà, une belle preuve d’hypocrisie…

Une historienne a confié un jour « la ségrégation appelle la créativité ».

L’écriture de Nadia Hashimi est simple, engagée et sans fioritures. La Perle et La Coquille est une ode à liberté de la femme, au pouvoir de l’éducation et un plaidoyer pour l’égalité femme/homme.

L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensez ?

Si ce n’est pas déjà fait, je vous encourage à découvrir ce roman qui met en valeur le courage de ces femmes oubliées, vous n’en sortirez pas indemne.

Et vous, vous en pensez quoi ?

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