Juste une ombre de Karine Giebel

Juste une ombre est le roman qui signe l’heure de ma rencontre avec Karine Giebel. Si je vous dis que je l’ai lu en moins de 24 heures, est-ce qu’on peut en conclure que c’est une rencontre réussie ?

Juste une ombre

Cloé est une jeune femme accomplie. La trentaine, elle vit une histoire d’amour sensuelle avec Bertrand. Elle roule en Mercedes et elle s’habille dans les boutiques de luxes. Cloé est la prétendante au trône qui lui fera gouverner l’agence de pub où elle cire les pompes du patron depuis quelques années.

Hautaine, arrogante et égocentrique, Cloé est dévorée par une ambition vénéneuse. Elle n’hésite pas à écraser les autres. Cloé est un cliché.

Mais en rentrant d’une soirée, Cloé se fait suivre par une ombre dans la rue. Cette ombre va laisser son empreinte sur sa peau et dans son esprit. Une ombre qui ne la lâchera plus.

Un thriller psychologique

Karine Giebel m’a rapidement mise dans une situation très inconfortable.

D’abord, parce que j’ai commencé cette lecture vers 22 h 30, que mon cher et tendre dormait déjà et que j’habite au fin fond de la campagne (oui, j’aime bien jouer avec mes nerfs…), je n’étais pas très sereine.

Ensuite, car Juste une ombre évoque les sujets du harcèlement et de la paranoïa sur une jeune femme.

Cloé est méprisable, mais je me suis quand même identifiée d’une certaine manière. J’ai senti sa terreur face à cette menace nocturne (et diurne), j’ai senti l’emprise de l’invisible et le désespoir de la perte du contrôle.

Enfin, parce que la plume et le rythme qu’impose Karine Giebel sont incandescents. Son écriture est très addictive, elle vous pousse à tourner les pages, inexorablement.

Toujours tourner les pages pour nourrir le besoin de savoir qu’elle a semé dans mon esprit ; c’est terrifiant !

Mention spéciale pour le personnage Gomez : un commandant de police à l’air d’ours mal léché, mais terriblement humain. Il m’a fait beaucoup rire, mais il m’a aussi brisé le cœur.

« Vous êtes toujours aussi désagréable ? s’indigne le RH

— Des fois c’est pire, je vous assure »

Si j’ai eu ma petite idée quant au « dénouement », Juste une ombre est un thriller parfaitement opaque. Jusqu’à la fin, j’ai oscillé sur mes certitudes : est-ce que Cloé est la victime d’un tordu ou devient-elle cinglée ?

Une excellente, et anxiogène, première rencontre avec Karine Giebel qui m’a embarquée dans les tourbillons de l’esprit et de l’angoisse. Juste une ombre fait froid dans le dos.

Paru aux éditions Fleuve, mon exemplaire est une édition Pocket

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