Iboga de Christian Blanchard

Après une première lecture magistrale pour le Prix du meilleur Polar 2019 des éditions Points, je me suis attelée à un autre des candidats en lice : Iboga de Christian Blanchard.

Et encore un très bon moment de lecture au compteur ! Décidément !

Je me rapproche des mots de Karine Giebel pour en parler : c’est une plongée dans les eaux troubles de l’âme humaine.

 « Le verdict est tombé. Jefferson Petitbois, dix-sept ans, sera exécuté. (…) Jeff se retrouve enfermé dans une cellule avec pour seule compagnie les matons, les fantômes de ses victimes et celui de Max. Son seul protecteur. Celui qui l’a initié à Iboga. Celui qui a fait de lui un meurtrier. Qui est-il vraiment ? Une victime ? Un monstre ? Ce livre raconte la vérité… La vérité selon Jefferson Petitbois. »

Iboga

Ce roman nous emmène dans le couloir de la mort où un adolescent attend de passer sous le couperet de la guillotine. Pour Jefferson, l’attente du baiser mortel est insoutenable.

Puis sa peine est commuée en emprisonnement à vie. Mais la perpétuité n’est-elle pas plus cruelle ?

Condamné pour des crimes qu’il ne conteste pas, Jefferson Petitbois est un enfant broyé par le système. Ballotté jusqu’à ses 14 ans d’institution sociale en famille d’accueil, un acte désespéré met Max sur sa route.

Max lui donnera un toit, de quoi survivre et une philosophie de vie. Max l’appellera « mon fils » : cette rencontre est une résurrection.

Ou une descente aux enfers.

 « J’ai mal donc je vis »

Dans l’ambiance claustrophobique du milieu carcéral, Iboga est un huis clos brillant où Christian Blanchard met en place un véritable travail d’équilibriste et joue avec notre humanité.

Dans une introspection née d’une vie confinée à l’isolement, l’auteur nous démontre les douleurs de Jefferson face à ses démons, la détention et les mauvais traitements.

On ne peut pas s’empêcher de prendre en pitié cet assassin pour qui les rêves de liberté sont un véritable exutoire.

Est-ce que le parcours sanglant et funeste de Jefferson est le résultat malheureux d’une mauvaise influence ? Ou est-ce que son gourou et l’iboga ne furent que le déclencheur d’une violence latente ?

Iboga est un roman très immersif et d’une noirceur absolue qui m’a fait osciller entre répulsion et profonde compassion.

Je regrette que certaines réponses manquent à mes questions, car quelques pages de plus auraient pu faire basculer cette lecture dans la catégorie coup de cœur.

Quoi qu’il en soit, Monsieur Christian Blanchard, je vous suivrai avec attention !

Comments

  1. Pingback:#PartageTaVeille | 21/06/2019 – Les miscellanées d'Usva

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